vendredi 24 octobre 2008

Tourisme dentaire

La semaine passée, je suis allé à Évian-les-Bains, oui, Évian, là d'où provient la fameuse eau minérale. Petite ville française, juste en face de Lausanne (de l'autre côté du Léman, donc). Pour ce faire, j'ai pris un bateau de la CGN, la Compagnie Générale de Navigation sur le Léman, qui relie toutes les villes situées autour du lac (Lausanne, Vevey, Montreux, Évian, Thonon, Genève, Morges, et j'en passe). C'est assez pratique, très sympa quand il fait beau, et relativement bon marché quand on a un demi-tarif.

Manque de bol, ce jour-là le brouillard était de la partie, mais que voulez-vous.


Mais, question : qu'es-tu allé faire (... c'est français ça?) à Évian? Hé bien... on connaissait déjà le tourisme sexuel. Entre la France et la Suisse, il existe également le tourisme alimentaire et le tourisme dentaire (et sûrement plein d'autres, probablement le tourisme médical d'une manière générale, complète la liste et tu verras apparaître quelque chose). Le tourisme alimentaire consiste à embarquer toute la famille en voiture et à passer la frontière pour aller faire ses courses dans une grande surface française. C'est beaucoup moins cher, d'où l'intérêt. Idem pour les soins dentaires : bien sûr l'efficacité suisse fait que vos dents seront traitées de manière irréprochable ici... mais il vous en coûtera une petite fortune. C'est ainsi que, dans le cas qui nous concerne, beaucoup de Lausannois se rendent à Évian pour leurs petits soucis buccaux.

Moi, dans tout ça? Une méchante carie qui s'est déclarée peu après mon arrivée et qui nécessitait un traitement de choc. La faute à qui? Au ZYMAFLUOR. Stupeur dans l'assemblée - "quelle est cette chose horrible, avec un tel nom, est-ce un extraterrestre venu pour nous exterminer?"


Il s'agit d'un petit complément au fluor qui était considéré, il y a quelques années, comme le meilleur ami des quenottes des têtes blondes. Parents indignes que ceux qui ne les prescrivaient pas à leurs enfants! Bon le lyrisme m'emporte, j'en rajoute peut-être un peu. Toujours est-il que le dentiste avait recommandé cette médication et que mes parents, attentionnés, nous l'avaient distribué religieusement, et nous l'ingérions tout autant (religieusement).
Or, d'après les médecins qui apprennent à Benoit à devenir l'un des leurs, il semble que ce petit tube rose n'ait pas d'effet bénéfique sur l'émail... pire, il l'affaiblirait! Murmures de désapprobation dans l'assemblée.
Petit commentaire : cette affirmation est très pratique car elle me dédouane de toute responsabilité. Si vous n'êtes pas d'accord, adressez-vous en premier lieu à Benoit, en deuxième lieu, aux médecins qui lui ont dit ça.
J'en conclus qu'il s'agit là d'une bonne raison pour expliquer pourquoi l'émail des enfants Doyen est si fragile, surtout à partir de leur majorité, et ceci indépendamment du soin qu'ils attachent... au soin de leurs dents.
Ellipse conclusive : si je suis allé à Évian, c'est la faute au Zymafluor.


Bon, vous avez pris la peine de lire, je vous gratifie quand même de quelques photos. Ci-dessus, le pont arrière du bateau, ci-dessous, la vue sur Lausanne du même pont.



Et la place principale d'Évian. Petite ville. Très petite, même. Mais sympa. Bizarre de se retrouver dans l'ambiance française de l'autre côté de la rive.

Pour l'histoire, c'est à la fin du 18ème siècle qu'un promeneur s'abreuve à la source Cachat et lui découvre des vertus curatives. Depuis lors, exploitation, mise en bouteille, ouverture de spas, d'hôtels, du funiculaire, du casino, roulez jeunesse... L'intérêt réside dans le style architectural : la ville s'est essentiellement développée au 19ème et au début du 20ème, avec le début du tourisme, c'est ainsi que les hôtels sont du style palace, avec des colonnes, des grands escaliers,... Il faut savoir que, d'une manière générale, le Léman était l'une des destinations des premiers touristes, les jeunes aristocrates anglais qui faisaient le "Tour" en Europe... Pour plus d'informations, se référer au cours de Critique Historique de Mr Sauvage (FUNDP).

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