mardi 3 novembre 2009

Découvertes latino-américaines

Je m’accorde une petite entorse à la thématique du blog pour vous faire un petit compte-rendu d’un voyage que j’ai effectué récemment en Argentine et au Chili. Il y a tellement de choses à dire et de photos à montrer que je me suis décidé pour une petite sélection en forme de spécificités culturelles ; autrement dit, je vais vous présenter une petite liste de choses qui m’ont marqué là-bas en tant qu’européen. Ces petits constats ne concernent que l’Argentine et le Chili, même s’ils sont peut-être valables pour d’autres pays d’Amérique latine.

1) les chiens errants : leur nombre est impressionnant. Au Chili, il s’agit d’un véritable problème de santé publique, les autorités ne savent pas comment enrayer leur multiplication. Appartenant à tout le monde et à personne, ils se promènent en rue et se débrouillent pour trouver de la nourriture. Pendant la journée, ils dorment durant de longues heures au soleil un peu n’importe où et se réveillent avec force aboiements la nuit tombante. Parfois, l’un d’entre eux vous prend d’amitié et vous suit toute une journée durant.. avant de partir comme il est venu !

Bariloche - Argentine

Valparaiso - Chili

2) les poubelles sur pattes : à cause des chiens, il est impensable de laisser traîner des sacs poubelles.. ceux-ci se verraient immédiatement éventrer ! Le résultat ? Ces paniers en fer pour accueillir les immondices.

Bariloche - Argentine

3) les toilettes sans papier : petit détail marrant, les canalisations des toilettes ne sont pas faites pour évacuer du papier. Il faut donc s’habituer à jeter le papier dans des petites poubelles qui se trouvent à côté, au lieu de le précipiter allégrement dans la cuvette…

4) les files : l’Argentine est un pays avec une culture de la file. C’est quelque de très important, qu’il faut apprendre à respecter. Ainsi, à l’arrêt de bus, le premier arrivé se place en-dessous du poteau, les autres se mettent sagement derrière lui. On voit ainsi parfois vingt personnes en rang d’oignons sur un trottoir !

5) la circulation : bienvenue en Amérique, où la voiture est reine ! Ici, la règle européenne qui veut que, par défaut, un piéton est prioritaire sur une voiture, est inversée… et tu l’apprends vite après une ou deux frayeurs ! Les rues sont surdimensionnées avec 4, 5 voire 6 bandes… La plus impressionnante est l’Avenida 9 de Julio de Buenos Aires, réputée pour être l’avenue la plus large du monde avec 140 mètres de large. Impossible à traverser en un seul coup – et même quand le feu est rouge pour les voitures, on sent qu'il ne vaut mieux pas s'attarder sur le passage zébré… Voici quelques clichés de la circulation à Buenos Aires, avec l'Avenida 9 de Julio en dernier.


6) les véhicules : en Argentine comme au Chili, vous pourrez voir des vieilles voitures et de bons gros trucks américains, qui sont assez différents de ce que l’on trouve en Europe. Celui-ci par exemple, vu à Buenos Aires.


7) les arts de rue : au Chili particulièrement, ceux-ci sont fort développés. On retrouve ainsi des musiciens, mais aussi des cantatrices, des humouristes, des jongleurs, des mimes, etc. Ainsi, toute une partie de la place d’armes à Santiago est réquisitionnée par des mimes qui singent les passants qui marchent près d’eux. Le public est présent en masse, il participe au spectacle, rit, applaudit et récompense les artistes d’une petite pièce. Trois photos de la place d'armes de Santiago.


8) les petits métiers de rue : dans les deux pays, une foule de petits métiers (qui ont disparu chez nous) existent. Ainsi, il y a le dog-sitter qui promène parfois une quinzaine de chiens pour une petite heure ; le cireur de chaussures ; le gareur de voiture qui t’indique où tu peux parquer ton véhicule ; le maleterio qui met ton sac dans la soute du bus ; le laveur de pare-brises qui officie au feu rouge ; le vendeur de tout et n’importe quoi en rue, etc. Tout cela fait une belle animation sur les trottoirs des villes. Deux photos de Santiago.


9) les cafés avec des pieds : Santiago du Chili comporte des établissements relativement… machos. Il s’agit de "cafés avec des pieds" (récompense à qui me retrouve l'expression en chilien), dans lesquels les hommes viennent boire un café servi par de sculpturales femmes en mini-jupe. Tout cela debout, bien sûr, le but étant de pouvoir observer leurs jambes de la façon la plus affichée qui soit !

Café avec des pieds - centre de Santiago

10) la religion catholiques et ses saints : le christianisme est resté fervent en Amérique latine. Les églises sont fréquentées et décorées, parfois à l’excès. Cela change en tout cas des sobres églises protestantes que l’on peut voir en Suisse notamment. Dans les églises sud-américaines, des autels dédiés à de nombreux saints, chacun étant le protecteur d’une catégorie de personnes : le saint des femmes enceintes, le saint des enfants, le saint des malades, etc. On les implore avec des fleurs, des photos, des petits messages… Le plus sympa est San Expedito, le saint des causes rapides : on le supplie de nous faire gagner au tirage du lotto de samedi prochain, de nous dénicher un bel appartement ou de faire en sorte que la fille avec que l’on a invitée la dernière fois nous rappelle – en lui laissant bien sûr le numéro de portable de la fille (véridique) !

Iglesia de Nuestra Señora del Pilar - Buenos Aires

Catedral Metropolitana - Santiago de Chile

11) les bus : au Nouveau Monde, les trains sont rares. Pour rallier une ville à l'autre, c'est le bus qui est le mode le plus utilisé. C'est tout un business là-bas, il y a des terminals de bus énormes, plein de compagnies différentes, etc. Un élément fondamental de l'ambiance du voyage, que l'on aime ou pas.

Terminal de bus - Buenos Aires

La pampa argentine, quelque part entre Buenos Aires et Neuquen

11) les spécialités culinaires : on y vient enfin, cela reste la partie la plus intéressante du voyage. En Argentine, vous ne pouvez louper les pizzas (héritage de l'immigration italienne), le maté (sorte de thé très répandu, qui se boit dans une boule avec une paille en fer) et le bœuf évidemment ! Il fond dans la bouche, je confirme. Poussez la porte d’une parrilla et commandez un asado. Ne mangez pas de la journée, vu la quantité de viande que l’on va vous servir, c’est préférable. Pour l’anecdote, vous ne recevrez par défaut que la pièce de viande, si vous désirez un accompagnement quelconque, il vous faudra le commander en supplément. Au Chili, goûtez les completo (hot-dog très populaires), le vin et le pisco (un alcool, que l’on trouve également au Pérou – mais les chiliens assurent que le leur est meilleur). Dans les deux pays, vous ne pourrez passer à côté des empanadas (chaussons fourrés à la viande ou au fromage) et de la crème de lait (dulce de leche en Argentine, manjar au Chili), qui remplace notre Nuttela.

Le maté argentin

Snack à completos - Santiago

Rue remplie de snacks à completo - place d'armes de Santiago

Tous ces petits détails ne remplacent pas une présentation en long et en large de l’Argentine et du Chili, avec leur histoire, leur politique, leur économie… pour tout cela, il y a Mastercard Wikipédia. Personnellement, j’ai un petit coup de cœur pour l’Argentine et Buenos Aires, qui est agréable à visiter malgré sa taille immense et son flot perpétuel de voitures. Le mieux, ce que vous y alliez vous-mêmes, comme ça vous vous faites votre avis!

2 commentaires:

  1. o/ Étienne

    Il y a aussi St-Expedit à la Réunion ; il est aussi «vénéré» pour les mêmes raisons. Ainsi, sur le coté des routes, tu vois souvent sur le coté des petites maisons (de la taille d'une niche) rouges.
    Et si jamais il exauce tes voeux et que tu ne mets pas de bougie pour le remercier, tu t'exposes à son courroux !

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  2. Bonjour !
    Je reste là où je me suis arrêté : les chiens du nouveau Monde. Au Sud du Mexique, j'en ai vu en hardes, en bandes : ne jamais s'approcher.
    Une fois, au Chiapas ou au Yucatan, aux abords d'un village, j'ai vu un chien mort, le ventre gonflé, que les rapaces-poubelles dèchiquetaient. La voirie naturelle s'activait, détruisant méthodiquement des corps morts qui autrement diffuseraient germes et maladie. Mais le spectacle restait impressionnant.
    Il ne faut pas avoir que de l'écoeurement dans ce genre de spectacle, simplement se dire que la nature fait parfois son oeuvre utilement.

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