lundi 13 octobre 2008

Berne - I

Voilà que par un beau dimanche d'octobre, Etienne décida d'aller faire une petite escapade à Berne. Ceci appelle plusieurs commentaires :

- Etienne fut relativement bien inspiré puisque ce week-end, il régnait sur toute la Suisse un climat de véritable été indien. Dans certaines régions, le thermomètre a atteint les 20 C°, et certains pics célébres (dont la Jungfrau) ont connu des températures positives, ce qui est assez exceptionnel pour cette période de l'année. Il faisait donc magnifique à Berne comme ailleurs, rajoutez-y les couleurs de l'automne naissant, vous pouvez imaginez que l'expédition n'était pas des plus désagréables. Du reste vous en jugerez vous-mêmes sur les clichés.

- La Suisse étant une contrée de trains, il est relativement aisé de se déplacer entre les différentes villes du pays. Les liaisons sont très bonnes, même le dimanche. Berne est située environ à 90 km de Lausanne, il y a un train direct qui s'y rend, avec arrêt intermédiaire à Fribourg. Durée : 1h05. Si le réseau avec les différentes connexions qu'il permet, le matériel roulant et les fréquences sont excellents, n'oublions pas que nous sommes en Suisse... Comprendre : pour un Belge naïf, voyager en train apparaît simplement hors de prix. Une fois le premier choc passé, on se dit que si l'on veut effectivement voyager un tant soit peu, il va falloir passer au-dessus de son instinct naturel de refus de payer autant pour prendre un train et s'organiser. Ce qui signifie acheter un demi-tarif. Késacko? Il s'agit d'un abonnement que l'on prend pour un, deux ou trois ans. Je l'ai pris pour un an, ce qui revient à 150 CHF (environ 90 euros). Concrètement, il ne vous permet de faire aucun trajet... mais associé d'autres tickets, il vous ouvre la porte du merveilleux monde des CFF (les chemins de fer suisses), qui s'apparente à une véritable expérience totalisante. Le demi-tarif est la condition pour pouvoir bénéficier d'autres réductions (que je n'aborderai pas ici, leur site est très bien fait), mais surtout il permet de voyager pour moitié moins cher (... d'où son nom, bravo dans le fond). C'est ainsi que mon aller-retour pour Berne est passé de 62 CHF (40 euros) à 31 CHF (20 euros). En réalisant un nombre critique de trajets, vous rentabilisez votre investissement - et ce d'autant plus rapidement que vos trajets sont longs, donc chers. Encore deux choses pour ce sous-point : primo, le stade ultime d'adhésion au monde CFF est l'AG, l'abonnement général, qui permet de se déplacer sur tout le réseau de trains, trams, bus, bateaux en Suisse... moyennant le paiement préalable de 2000 euros par an. Chez nous cela peut sembler fou, mais en prenant en compte le niveau de vie, le coût par ailleurs des transports, le fait que la Suisse est un petit pays avec un nombre important de villes toutes connectées les unes aux autres, pour le peu que l'on bouge régulièrement (famille, amis, études, loisirs, concerts, activités diverses), l'opération est rentable. Mes deux colocataires ont ainsi l'AG. Deuxio, on regrette vite le Go Pass, qui permet de faire 300 km pour 4,60 euros. Petite enquête menée, il apparaît qu'il s'agisse bien d'une exception esshennessébéyenne, ce qui s'est confirmé quand j'ai confié mon étonnement à des français, des allemands... chez eux, le train est également plus cher que chez nous. Il ne reste qu'une chose à faire : s'en réjouir... et en profiter!

- Je n'ai pas de photos pour appuyer mon propos, mais la sortie de Lausanne en train sur la ligne qui mène à Fibourg et Berne est tout simplement magnifique. En prenant progressivement de la hauteur, vous avez vue sur les vignobles des collines du Lac Léman, si en plus vous êtes à la saison des vendanges (ce qui était mon cas), vous voyez les saisonniers s'activer autour des vignes rebondies de raisins. Si vous venez dans le coin, je m'aventure peu en affirmant que vous pouvez prendre le train rien que pour ça.

- Vous auriez raison si vous me disiez : "hé, l'aut', il nous cause de Berne, alors qu'il nous-z-a même pas encore fait une présentation de Lausanne en bonne et dûe forme, hé l'aut', hé ho hein bon!" Oui, mais vous ne suivez pas cher ami, j'ai prévenu en intro que ce serait dans le désordre.

- Dernier commentaire préliminaire : je vais essayer de faire la part belle à l'image dans ce post et de ne pas mettre trop de commentaires... cependant, en relisant la taille des commentaires faisant suite à... une phrase d'introduction, je suis pour le moins sceptique...


Ces trois premières photos vous montrent l'allure du hall de la gare centrale (Hauptbahnhof). Il faut savoir que pour tout qui s'intéresse à la mobilité des personnes et nourrit l'espoir secret de voir nos villes européennes se détourner légèrement de la voiture en faveur des transports publics et des modes doux, Berne est un peu... la Mecque. Le taux d'utilisation du transport public y est en effet exceptionnel. Différentes raisons à cela, sans m'étaler : conservation du réseau tramway durant les années 60 (à contre-courant du mouvement européen de démantèlement généralisé), offre ferroviaire exceptionnelle (étoile à douze branches permettant d'avoir un RER très efficace) et surtout, urbanisme articulé aux transports (on n'urbanise que les zones desservies par les transports publics, ce qui empêche l'existence de lieux accessibles uniquement en voiture).

L'écran des départs permet de voir la fréquence des trains en gare de Berne un dimanche matin... c'est assez impressionnant. Au petit malin du fond qui me fait remarquer qu'à Bruxelles-Midi, on ne doit pas non plus être loin d'un départ toutes les minutes, je ferais remarquer que

1) sur ce tableau ne figurent pas les départs du RBS, qui est une partie du RER Bernois

2) que Bruxelles compte 1 million d'habitants... contre 340 000 pour l'agglomération bernoise.

Juste en dessous, les boîtes caractéristiques des quotidiens gratuits, qui rencontrent un franc succès en Suisse. Pays de navetteurs, rappelez-vous. En Belgique, on se contentera du seul Métro, à Berne les voyageurs ont le choix entre quatre titres.



Les rues de la vieille villes sont souvent doublées d'arcades, qui permettent de circuler à l'abri des intempéries. C'est là que se concentrent commerces et Horeca.


Un des endroits typiques de la vieille ville, Die Front. Il s'agit d'une large avenue piétonne avec cafés, restos, jets d'eau... Voyez le jeu d'échecs grandeur nature. Il s'agit peut-être d'une spécialité suisse, j'ai déjà vu ça dans les parcs de Genève.

Digérez déjà ça, suite de la visite au prochain post!

2 commentaires:

  1. Les jeux d'échec "monstro" j'ai déjà vu ca en France dans des parcs et en Croatie mais en général il y a qlq'un pour surveiller les pièces des cleptomanes.

    JEAN

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  2. Moi, j'en ai aussi vu en France en Picardie "tu m'crois po ?" et ça n'était pas surveillé !
    Et y avait même un jeu de dames à côté ! sisi !
    Et j'en ai vu aussi en Belgique je pense, ou dans un autre pays, je sais plus !
    Fini d'approprier tout à la Suisse, non mais dis donc ! ;-D !
    Ca a l'air cool ton voyage en tous cas !
    Et Fribourg C comment ? Pour savoir ce que j'ai raté !
    Allez, amuse toi bien en Suuuisse !
    Kisss.

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