Comme vous, je suis avec assiduité les moindres soubresauts de la feuille de chou électronique que tient Etienne, notre pigeon voyageur préféré. Et quel plaisir de découvrir la Suisse via la lorgnette primesautière de ce joyeux luron, jamais avare de jolies photos et de commentaires didactiques avisés. Qui parmi vous, avant de découvrir ce blog, savait parler le Suisse ? Qui aurait poussé l’investigation jusqu’à comparer la politique saucière de la Belgique et de la Suisse ? Personne en vérité.
Mais ce qui personnellement m’enchante, c’est, comme dans tous les blogs, la dimension biographique, voire hagiographique… « Etienne à la montagne », « Etienne à Fribourg », « Etienne petite Maman », « Etienne photographie des rails »,
Cher lecteur, voici donc la fascinante histoire de…
(Je précise en préambule que je n’aime pas prendre de photos. Vous vous taperez donc mes gribouillis.)
Pour le commun des mortels, un voyage en Suisse est une démarche qu’on pourrait qualifier d’anodine, indigne en tout cas de revendiquer le titre d’« Aventure ». Pas pour moi. Pourquoi ? Non pas que ce séjour présente un danger. Non, pour moi, l’aventure c’est d’annoncer mon départ à… MA GRAND-MERE PARANO !!!
Car voilà le genre de réaction que l’on obtient :
Pourquoi cette réaction ? Un petit schéma vaut mieux qu’un long discours.
Bref, pour elle, la Suisse, c’est comme l’Angola, la Tchétchénie ou l’Afghanistan : une terra incognita, donc un nid à dangers, peuplé de gens avec des coutumes et des mœurs autres.
Vient le moment, très difficile également, où j’annonce qu’irai en Suisse EN TRAIN. Or pour ma grand-mère, qui dit « train » dit DANGER MORTEL. Pourquoi ? Parce ce que le simple mot « train » allume dans son cerveau, et plus précisément dans la zone très riche de la mémoire des catastrophes, la case « accident de train mortel ».
J’ose même pas imaginer la réaction si j’avais pris l’avion. Bref.Une fois expliquée la situation économique et politique de la Suisse, et relativisés les dangers du trafic ferroviaire, il faut affronter les dernières tentatives de dissuasion, sur le mode de la supposition irrationnelle.
Mais au bout d’une demi-heure de tentative de rationalisation, vient l’heure de l’acceptation. Elle comprend que je suis déterminé à partir. Elle a fait son deuil. Mais pour m’éviter une mort qu’elle imagine certaine, elle se doit de me distiller ses conseils avisés dans la langue sacrée des ancêtres.
Et figurez-vous que la Suisse ne ressemble pas à ce qu’elle m’avait prédit…
Je suis morte de rire! Les dessins valent mieux qu'une photo, en l'occurrence! J'espère que tu vas nous raconter la suite de tes aventures en Terra incognita, euh, en Suisse.
RépondreSupprimerMerci aux deux comparses (pour cette carte blanche à propos d'un pays neutre, pour cette scène ouverte):
RépondreSupprimermerci:
1. à l'habile "enfant qui s'il ne fait pas concrètement quelque chose de son talent c'est dommage voire du gâchis ;)" pour ces superbes planches!
2. au pigeon voyageur qui nous croque en quelques adroites tournures un portrait croustillant, drôle, imagé du pays des lacs et montagnes (et fromages et chocolat, et couteaux et j'en passe...)
Ah, je vois qu'Etienne s'est enfin décidé à engager du personnel pour rendre son blog intéressant.
RépondreSupprimerCa fait plaisir.
Qu'est ce qui se passe dans la tête des grands mères pour qu'elles deviennent toutes comme ca ?
RépondreSupprimerTrop de drogue sans doute ... cfr pharmacien.
jf
Excellent!!!!J'adore!
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